Alchimie De nombreux auteurs évoquent la possibilité d’une alchimie intérieure [1] en tant que transmutation des émotions (négatives) et de l’énergie sexuelle *. Les textes tantriques du bouddhisme tibétain [2] ou du shivaïsme du Cachemire [3], témoignent d’une telle voie *. L’alchimie “matérielle” revêt quant à elle une dimension spirituelle, ce qui fait d’elle un “art” [4]. [1] - L’alchimie, n°35. [2] - Dans une version actuelle de cette voie, les ouvrages de Chögyam Trungpa. [3] - Pour une approche plus actuelle de cette voie, les ouvrages d’Éric Baret. [4] - Roger Durand, n°4 et 5. |
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Ame Le concept d’âme, tacitement associé à celui d’immortalité *, reste, selon les modernes, imputé à Platon. Pour l’esprit contemporain, pour qui « l’existence précède l’essence » (J.-P. Sartre) l’âme reste un mythe que le matérialisme * récuse totalement. Depuis Platon, les Égyptiens ou le Vedanta, l’être humain est pourvu de plusieurs « âmes » hiérarchiquement emboîtées dont le caractère d’immortalité reste tout à fait relatif. Seule l’âme supérieure jouirait de cette possibilité en se réincarnant suivant des lois dites “karmiques”. |
Amour Communément, nous connaissons l’amour à travers l’intensité d’une relation particulière – très souvent sexuelle *. Mais la jalousie, la peur, etc. qui en découlent justifient-elles ce merveilleux sentiment ? Découvrir ces revers suffit parfois à déclencher l’éveil * du Coeur [1]. Apprendre à observer nos manques, dans le mouvement et le sursaut de nos passions, participe également de cet éveil * transformateur. Une autre illusion, attachée à la voie * mystique, nous pousse à vouloir aimer Dieu comme une personne vers laquelle nous pourrions nous tourner. « Dieu est Amour », selon Saint Jean [2], et selon Fichte, c’est la Vie même de l’âme (J. G. Fichte [3]) ; l’Amour est sans objet, et, à ce niveau d’être, s’éprouve la béatitude (ananda) ou « la joie sans objet » (Jean Klein [4]). [1] - Affection, Compassion, Amour, Quel dieu au coeur de l’humain ? n° 62. [2] - Les mystiques rhénans, portés par l’éveil de l’Amour non-duel *, tels Maître Eckhart, Jean Tauler ou Angelus Silesius. [3] - J. G. Fichte, Méthode pour arriver à la vie bienheureuse, Sulliver, 2000. [4] - Jean Klein, La joie sans objet, Mercure de France, 1977. |
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Angéologie Science * spirituelle, l’angéologie paraît au moderne dénuée de tout fondement. Ses sources écrites remontent cependant à l’antiquité avec le néoplatonicien Proclus [1] et le chrétien Denys l’Aréopagite [2]. Au XVIIIe siècle, le savant suédois, Emmanuel Swedenborg, justifie par ses visions les hiérarchies spirituelles exposées par les anciens. Ce n’est malheureusement pas avec la rigueur nécessaire que cette approche se développe aujourd’hui par le « channeling ». Et Rudolf Steiner [3] est certainement le contemporain le plus avisé dans un domaine où la conscience actuelle reste fortement assujettie à l’illusion en matière de connaissance *. [1] - Proclus, Théologie platonicienne, 6 volumes, Les Belles Lettres. [2] - Denys l’Aréopagite, La Hiérarchie céleste, Sources Chrétiennes, Le cerf. [3] - L’oeuvre de Rudolf Steiner. |
Anthropique (voir conceptions du monde) |
Anthropologie L’Anthropologie est l’étude de l’unité humaine, et l’ethnologie [1] celle de sa diversité. Si l’une et l’autre de ces démarches sont complémentaires [2], une « anthropologie ternaire » [3], dépassant le monisme ou le dualisme classique, permet l’indispensable intégration de nos dimensions psychique et spirituelle *. [1] - Georges Jaeger, 19, 20 et 21 ; Jacques Dupuis, n°19 ; Heide Gottner-Abendroth, n°53. [2] - Pierre Erny, L’homme divers et un, Positions en anthropologie, L’Harmattan, 2001. [3] - Michel Fromaget, n°63, Dix essais sur la conception anthropologique « corps, âme, esprit »;, L’harmattan, 2000. |
Anthroposophie (voir théosophie) Fondée par Rudolf Steiner, l’anthroposophie, qui recouvre l’ensemble des questions humaines touchant l’homme en devenir, la nature et le cosmos spirituels, s’adresse tout d’abord, comme le souhaita son fondateur, à l’intelligence * ordinaire. Toutefois, la pratique anthroposophique (arts, pédagogie, médecine, agriculture) n’est réellement effective qu’avec l’éveil de l’âme et de l’esprit. La phénoménologie * goethéenne et la philosophie * vécue en donnent la meilleure approche. Sens et conscience n°60 ; Eurythmie, Jehanne Secrétan, n°25 ; Cristallisation sensible, Jean-Pierre Garel, n°8. |
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Apophatique (≠ Cataphatique) La tradition chrétienne apophatique relève de la théologie négative qui remonte à Denys l’Aréopagite. A l’inverse des voies positives ou exotériques, Dieu s’y dé-couvre dans le dépouillement comme « néant du néant ». Basarab Nicolescu, n°79. |
Archétype (voir Idée) |
Arts L’art a la potentialité de nous renvoyer à la Présence comme le ferait une mystique, ce que l’artiste et écrivain Georges Brunon a su voir dans l’art moderne. Georges Brunon, La tentation mystique de l’art moderne, n°18 à 25. |
Astrologie (voir Cycles) L’astrologie, « science traditionnelle », est actuellement rejetée par les épistémologistes parce que ses hypothèses ne sont pas « falsifiables ». Pour ces derniers, une théorie scientifique est une pure spéculation vouée à faire ses preuves par confrontation à l’expérience. Si l’astrologie se trouve marginalisée par cette posture, elle n’en est pas moins complexe par la multiplicité de ses approches. Nous en relèverons ici deux courants : l’« astrologie relativiste » et l’« astrologie humaniste ». La première justifie ses fondements sur des phénomènes physiques inexpliqués (tel le pendule de Foucault), la seconde tente de se placer aux côtés des sciences humaines. L’astrologie face à la science, n°16. |
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Attention J. Krishnamurti a souvent évoqué la « flamme de l’attention » comme acte pur de vigilance. Jean Klein a souligné l’étape d’une « attention à l’attention » ou d’une « attention sans intention ». Lorsque nous constatons que notre attention (ordinaire) est systématiquement piégée par nos conditionnements *, c’est-à-dire par tout le processus de l’intention et non de l’observation *, nous pouvons être attentif au fait que dans notre regard intérieur (dualiste dans ce cas) se reforme l’intention de réagir à cette constatation “insupportable” qui nous révèle notre manque de liberté intérieure *. L’affinement de tout ce processus de constatations conditionnées engendre la « flamme de l’attention » et la très paradoxales « attention à l’attention sans intention ». Ouvrages de Krishnamurti. Ouvrages de Jean Klein. |
Auto-organisation (voir Conception du Monde) |